Léa Rault
Léa Rault est danseuse et chorégraphe.
Elle commence la danse dans une école Irène Popard, puis se forme au Conservatoire de Danse Contemporaine de Rennes, en parallèle de ses études de Lettres Modernes et Sciences du Langage. De 2010 à 2012, elle suit la formation PEPCC (Programme d’Études, de Recherches et de Création Chorégraphique) de Forum Dança à Lisbonne. Durant cette période, elle étudie et travaille comme interprète avec plusieurs artistes, et commence à créer ses propres pièces en collaboration avec Alina Bilokon.
Toutes deux fondent l’association PILOT FISHES en Bretagne fin 2012, pour porter leurs projets. Our Pop Song Will Never Be Popular, est créé en avril 2014. Puis suivent TYJ (2015), solos : almanac&C’est confidentiel. (2017), The Siberian Trombinoscope (2019), Life Insurances (création en cours).
Leur travail tourne autour de l’articulation d’une fiction et d’un univers textuel dans une pièce de danse. Elles ont une attirance commune pour les métaphores et les allégories, le phrasé lyrique et l’absurde. Avec pour obsession de décortiquer ce qui est intrinsèque à l’être humain : son caractère fabulateur. Avec leurs collaborateurs et collaboratrices, elles développent une triple écriture : le mouvement, le texte et la musique.
En parallèle de ses projets de création, Léa intervient régulièrement auprès de différents publics pour mener des ateliers de pratiques chorégraphiques et des projets de création avec des danseur.ses non-professionnel.les. Son parcours est jalonné de multiples collaborations avec différent.es artistes et structures, autour de projets protéïformes.
Elle travaille comme interprète pour Christine Le Berre, Cédric Cherdel et Catherine Legrand.
Fin 2021, Léa commence une résidence de recherche à L’L à Bruxelles.
Charlotte Cancé
charlotte@aoza-production.com
+336 81 85 97 17
Avec cette pièce, Pilot Fishes continue de développer l’écriture tressée du mouvement, de la musique et du texte, qui leur est chère. Sur scène, 4 personnages en uniformes gris sont parqués dans un rectangle rose, d’où émane une étrange atmosphère.
Qui sont-ils et où se trouvent-ils ? Très vite, on comprend qu’il.elle.s ne se connaissent pas, et qu’il.elle.s ne savent pas ce qu’ils font là. Pilot Fishes nous embarque alors dans une comédie drôle et absurde où on peut observer ces 4 là tenter de cohabiter et de trouver du sens à cette situation inédite. Dans ce huis-clos tragi-comique, Pilot Fishes pousse les curseurs du narratif et nous invite à suivre des personnages stéréotypés dans un espace qui serait la métaphore de leur vie.
La pièce est une fiction chorégraphiée et mise en musique qui traite des notions de normes, et confronte les différents cadres qui nous régissent à leurs alternatives irréelles et fantasmées.
C’est confidentiel. part de l’envie d’explorer le plaisir et la subversion comme source de puissance, avec la question sous-jacente du lien entre la sphère intime et la sphère publique.
Dans ce solo, on suit les tribulations intérieures d’un personnage face à des injonctions extérieures multiples.
Cherchant toujours à se positionner du côté de la joie, il cherche une posture adéquate, joue, tente, se transforme, et traduit ses questionnements existentiels en une danse-concert, énergique et vibrante.
C’est confidentiel. est une invitation à suivre ce voyage intime.
On y croise différents univers, où la danse et le chant cohabitent, et où apparaissent une myriade de références visuelles, textuelles et sonores.
C’est confidentiel. est une ode à l’écoute de ses désirs intérieurs et à la poursuite de son propre chemin.
Un titre qui évoque, pour nous, la variété de toutes les actions mises en place, dans nos vies, pour se prémunir de choses néfastes, indésirables et indésirées. Life Insurances. Les assurances vie. L’obsession du contrôle. La certitude que nous pourrons contrôler le cours des choses. Il y a une série de protocoles concrets mis en place. Les mesures de sécurité, la souscription aux assurances, le harnais d’escalade, les affichettes pour un lavage des mains optimal ; ils font partie de nos vies. Mais ce que nous aimerions décortiquer, avant tout, ce sont les mécanismes invisibles à l’oeuvre. Combien de noeuds dans un mouchoir, voeux ou prières formulées, maniaqueries, TOCS, actions qui conjurent le sort, combien de j’espère que…, combien de « si je fais ceci, alors cela… », de listes, de bunkers construits, et surtout, surtout, les fictions qui, convoquant le pire, se délectent du drame, et constituent ainsi le garde-corps de nos angoisses. Comme un poids dans la balance, nous évoquons ou réalisons une contrepartie à ce qui ne devrait alors pas arriver dans le futur. Life Insurances explore l’incroyable inventivité de l’être humain devant cette angoisse de mort qui nous est intrinsèque. Sans en être forcément conscient.e.s, nos vies sont rythmées par toutes les actions que nous faisons pour nous protéger de cette angoisse. Et ce qui nous intéresse particulièrement ici, c’est leur potentiel comique : parce qu’à la fois ces actions sont vaines, inutiles et ridicules, à la fois elles sont complètement nécessaires à notre bien-être et projection dans la vie. Elles occupent une grande partie de nos cerveaux. Elles sont structurantes. 2 Nous parions sur ce potentiel comique pour dire : nous sommes souvent piégé.e.s dans des confrontations d’imaginaires qui nous obsèdent sans motif réel. S’en rendre compte permet la prise de recul nécessaire à la légèreté, à la possibilité d’un choix, et à l’ouverture vers de nouveaux horizons. Pour nous c’est aussi un sujet qui rend hommage à la création, et pas seulement artistique.
Depuis de nombreuses années, je dialogue avec ma soeur Agathe, circassienne et trapéziste, sur nos disciplines respectives.
Un jour, je l’ai vu se reposer sur son trapèze, et ça m’a parlé plus que toutes les prouesses techniques qu’elle venait de réaliser. La voir habiter son agrès m’a émue. C’était comme s’ils ne faisaient qu’un. Comme si elle avait toujours été là-haut.
Pour En Haut En Bas, c’est cette image qui est incrustée dans ma rétine.
Je suis inspirée par la suspension d’une personne dans les airs, avec en contrepoint une personne au sol. Moi donc. En-bas. Qui dois ériger mon regard pour la voir.
Pour cette forme courte (30 minutes) jeune/tout public, j’invite ma soeur à habiter son trapèze comme moi j’habite le sol, comme point de départ de la définition de nos corps, de nos mouvements et interactions.