Marie Desoubeaux
Marie Desoubeaux commence la danse et la musique baroque à 6 ans dans les classes à horaires aménagés du Conservatoire de Caen, avant de monter à Paris où elle se forme notamment auprès de Mié Coquempot, Martin Kravitz et Frédéric Lescure tout en obtenant une double licence de chinois et de communication inter-culturelle à l’INALCO. Elle part finaliser sa formation de danseuse interprète à Berlin, Bruxelles, Amsterdam et Canton (Chine), en s’intéressant notamment aux principes d’improvisation pour la scène. Elle se forme alors auprès de Julyen Hamilton, Maya M. Carroll, Miquel de Jong, Martine Cardinal, Claire Filmon, Jan Burkhard, Davis Freeman, Richard Cayre et Jules Beckman.
Elle danse pour de nombreux chorégraphes français et internationaux et mêle déjà les approches en tant qu’interprète en travaillant pour des compagnies de théâtres, de danse, pour des formes performatives (Yunna Long, Ouyang Wenliang, Jing Gao, Frédéric Lescure – Cie L’échappée, le collectif O.U.A., la compagnie 2moveDC, l’Amin Théâtre, Claire Filmon…) mais également pour le cinéma. Elle est aussi artiste interprète pour Constance Biasotto et la compagnie du Bazar Palace (Arles) depuis 2015.
En 2016, elle créé la compagnie Présomptions de Présences pour soutenir son travail d’auteur et de chorégraphe.
Au-delà de son travail de création scénique, la compagnie est également dédiée à la transmission et à la pédagogie pour les danseurs et comédiens professionnels par le biais de Masterclass régulières, invitant chaque année des chorégraphes, pédagogues et artistes de renom à venir partager leurs pratiques autour des principes d’écritures et de composition pour la scène – composition instantanée ou pré-écrite.
Coordinatrice et programmatrice de l’ensemble de ces formations, Marie développe parallèlement sa propre approche du mouvement dansé, en s’appuyant notamment sur les possibilités d’utilisation du langage parlé, dansé et musical, et comment ceux-ci s’imbriquent dans le contexte scénique.
Elle intervient en tant que chorégraphe et pédagogue pour différentes structures professionnelles ou professionnalisantes, en France et à l’étranger : École des Beaux-Arts de Caen et Cherbourg, Conservatoires Nationaux Supérieurs de Shenyang et Dalian (Chine), Chorégraphes en Escales (Danse Dense); mais également pour un large public scolaire et amateur.
Ses créations scéniques (R E S T E R et Après tout,) sont notamment soutenues par la DRAC Ile-de-France, la Région Ile-de-France, le CDCN – Briqueterie du Val-de-Marne, le CCN de Caen, Mains d’Oeuvres, ou encore le Théâtre de Vanves.
La compagnie Présomptions de Présences bénéficie de l’accompagnement et du soutien de Danse Dense et du dispositif A.V.E.C sur l’année 2019 (Théâtre de Vanves – Alter Machine – ARCADI).
Marie Desoubeaux et sa compagnie s’installent en Bretagne (Dinan agglomération) en 2021 et commencent une collaboration avec le bureau Aoza en 2022.
R E S T E R est un acte chorégraphique et théâtral. Il est question d’intimité, de solitude et de liberté. La liberté des fous, des solitaires, la liberté des morts. Est-il possible de vivre dans une trans-universalité des mondes ? Quelles forces en puiser ?
Dans le silence de la solitude, celle que l’on choisit ou qui s’impose par sa bienveillance ou sa nécessité, nos perceptions s’affinent et s’aiguisent pour percevoir la coexistence renouvelée de deux mondes inhérents à notre condition d’être humain :
celui quotidien, qui nous entoure et dans lequel
nous ancrons les actions de notre vie, et celui intérieur, qui se développe et s’enrichit en permanence de l’attention qu’on lui donne.
Le vide, le silence, le blanc, l’absurde rêverie, l’absurde réalité, l’humour caché au creux de ces jointures-là. Un terreau patient et porteur de vie.
Quand le silence a valeur de tout ce qui a fait bruit avant lui, quand il fait place à l’endroit où nous prenons soudainement conscience des multitudes qui nous entouraient ; il zoome, dépoussière et nous surprend dans nos intériorités.
La version boomerang de r e s t e r a été créée le 12 janvier 2018 pour la 18ème édition du festival Mouvement Contemporain à Paris au Théâtre Douze. Re-création autonome de 15mn, ce projet reprend le texte central de R E S T E R pour mêler voix, mouvements et musique dans un même corps et pour servir la multiplicité du langage.
Cette version a tourné plus d’une douzaine de fois dans de nombreux lieux parisiens en 2018 (Point Éphémère, Micadanses, studio Le Regard du Cygne,
Festival Onze’Bouge et au Théâtre Douze) mais également en remportant deux appels à projets à Lyon et Troyes (scène conventionnée Théâtre de la Madeleine). Elle est présentée au festival Artdanthé à l’Église Saint Merry en 2019 et au festival Constellations à Toulon la même année.
Elle a été créée avec et pour Margaux Amoros, sur une musique live de Robin Pharo (viole de gambe), avec une réinvention de la Fantaisie en Rondeau en sol mineur de Sainte-Colombe ou une composition de Martial Pauliat et Jérémie Arcache de Music for a While de Purcell.
Dans une carrière de quartz rose étrangement mouvante, trois humains traversent des temps qui ne les concernent pas. Cycliquement, la pluie viendra laver les vivants et ajouter quelques couches géologiques sur lesquelles voyager. Dans ce voyage de plusieurs milliards d’années, les récits se confrontent et s’animent dans les corps, la danse, les chants, la musique et la voix, jouant des échelles du temps pour trouver parfois quelques réponses à nos questionnements existentiels, tous temporaires qu’ils soient.
la mise en abîme, c’est un duo entre une géo-chimiste et une chorégraphe. On y expose la recherche sur les diamants et le manteau profond mené par Émilie pendant sa thèse, pour y faire quelques détours sur les réalités féministes et géo- politique du secteur, en passant par la réception poétique et existentielle de nos présences au monde.
c’est une co-existence des mondes souterrains et quotidiens, poétique et scientifique, abstrait et narratif. On y parle soubassements, diamants, terre profonde, invisible et inconnu,…
Un palimpseste sonore et visuel d’humour et de recherches pour répondre aux questions de ce qui sous-tend notre existence, ce qui est caché en dessous, ces histoires qui parviennent au seuil de notre conscience grâce aux récits de la science et au sensible de la danse.
Après être allé chercher du côté des mondes souterrains par son aspect géologique et scientifique dans la mise en abîme, le procédé d’inversion prend le parti des créatures invisibles qui nous entourent, naviguant aux pourtours de nos vies.
Pensé pour quatre interprètes danseur·euse et chanteur·euse, c’est en création in-situ que nous ferons surgir des êtres aux frontières de l’humain, au abords des mondes et au coeur du vivant.
S’inspirant du travail anthropologique et photographique de Charles Fréger, les silhouettes des interprètes, créé par le costumier Loïs Heckendorn auront un effet visuel en grand décalage avec leur environnement. Penser pour un cadre hors boite noire, le procédé d’inversion est une création dont la spécificité est de jouer dans des lieux (intérieurs ou extérieurs) où le public est placé en surplomb de l’espace de jeu : fosses, falaises, cour d’école, église, lieux patrimoniaux, musées et leurs coursives, passerelles, piscines vides, usines abandonnées, lieux archéologiques,… Ce n’est donc pas tant la teneur symbolique ou atmosphérique de l’espace qui nous intéresse ici mais le point de vue du spectateur observant les mondes souterrains lui faisant face sous ses pieds.. avant d’être inversés !
Le travail se focalisera dans les corps et dans les voix. Travail vocal en polyphonies où nous irons explorer les voix graves de nos êtres, les sons, bruits, guturations et autres symphonies du vivant se cachant dans nos fréquences basses. Pensé pour voix mixtes, nous alternerons la composition musicale entre souffle du vivant et polyphonies aux références multiples (allant des musiques du monde aux chants grégoriens).
Le travail chorégraphique s’attachera à ce qui fait commun et ce qui différencie. Ce qui nous paraît normal, conventionnel, usuel, prévisible et cette part d’ombre et d’inconnu qui nous constitue également. Compositionnellement, nous partirons d’un travail d’unisson se distordant subtilement pour aller vers des individualités et personnages rituels.
Corps dissimulés, lointains, distants, s’approchant peu à peu de nos perceptions et de nos habitudes pour enfreindre le seuil des mondes. Chamans éphémères pouvant un instant faire basculer nos mondes.